6.3.09

L’impermanence et le Paraître dans l’âme

Opus premier


“L’amour sanctifie.” Michel Houellebecq in Plateforme




La tentation est un outrage à la volonté. Mais elle est conspuée sans cesse par le paraître et la dissimulation de l’être.

A vouloir être bon, à vouloir tout donner, il ne reste rien à partager à part le désarroi et la terreur. La précipitation de celle-ci est pourtant une guerre déclarée à la mort. Un combat éternel pour ne jamais s’avouer vaincu.

Ne plus rien savoir. Disposer son corps et ses multiples apparats comme des armes guerrières, sans compromis, inutiles et futiles, mais tellement opérantes dans la fatuité humaine.

Oublier son être, car il ne peut être perçu par la vision masquée d’un réel désormais jeté dans les oubliettes de la prétention.

Telles sont les recettes de la vacuité de nos existences, où le virtuel bien agencé remplace un réel autrement insupportable.

L’apparence devenant l’ultime destin de nos vies malmenées dans ce fatras qu’est devenu la société humaine ainsi que ses rouages.

Et le paradoxe est là: moi qui me vantait de ne pas faire usage de ce “paraître” contraire à toutes les motivations de mon existence, mon esprit s’embrumait dans la beauté plastique des femmes, le tout enfermé dans sa représentation  photographique.

L’image est-elle un paraître ?

Serions-nous toujours en représentation tragi-comique n’ayant pour seul succès les bravos de l’orgueil et de la fierté ? 

Y aurait-il un paraître supérieur qui deviendrait une anagogie tant attendue ?

J’ai pensé la bouteille et son contenu, la tête bien faîte et bien pleine. J’ai crucifié ce jeu fondamental - qui malgré son inanité nous fait exister - au pilori de la tentation, du rêve et de l’humanité.

Je me suis récité les psaumes du Tout, reprenant les rimes de la chair et de l’esprit pourtant réunis de longue date, me disant que sans infrastructure, l’hyperstructure s’écroule et inversement. Que la quête de la vérité n’avait de valeur sans le support du mensonge. Que la mauvaise foi était à l’hypocrisie ce que l’humilité est à la bravoure.

  Et puis que dire sur ce manque de permanence qui sacrifie la continuité sur l’autel de l’éphémère ?  

Que l’image prise par mon reflex en est la preuve rédhibitoire.


O’nigen’s 


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